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notre littérature, comme tout à l’heure on proposait de donner des numéros de mérite aux professeurs d’institutions particulières ; croyez-vous que, dans les premiers numéros, nous ne trouverions pas des noms de femme ? Croyez-vous que, si j’avais à proclamer les cinq premiers prosateurs de notre époque, un nom de femme ne viendrait pas se placer dans la liste ? Et vous savez que, dans les institutions de femmes, on n’apprend ni le grec ni le latin. Vous voyez donc que la méthode que je propose a produit de bons résultats.

Voici un passage qui se compose d’une phrase que j’emprunte à l’un des membres de la Commission : « Les méthodes qu’on a voulu substituer aux méthodes usuelles ont échoué. » À cette occasion, M. le ministre de l’instruction publique a cité les écoles centrales. Messieurs, les écoles centrales, ces grands, ces magnifiques établissements, ne doivent pas être jugées avec légèreté ; je ne chercherai pas à les défendre ici, parce que vous ne voudriez pas m’en accorder le temps ; mais je soutiens qu’on se trompe quand on dit que les écoles centrales n’avaient pas donné d’excellents fruits. L’École polytechnique a été, à son origine, alimentée par les élèves des écoles centrales, et ces élèves se sont distingués dans l’école et dans le monde ; c’est par eux que la gloire de l’École polytechnique a commencé.

Les écoles centrales n’ont pas pu se maintenir, dit-on. Est-ce que, dans les oscillations continuelles de notre révolution, on n’a jamais réformé que ce qui méritait de l’être ? Mais vous avez devant vous un exemple du contraire. M. le ministre du commerce et des travaux publics