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écoles supérieures : mais j ne sens pas la nécessité de ces études dans les écoles communales ; je ns m’oppose pas à ce qu’on les y enseigne, mais je ne sens pas la nécessité indispensable de les y introduire.

J’ajoute qu’il serait peut-être bon que l’Université s’occupât d’enseigner le latin et le grec par des moyens plus abrégés que ceux dont on fait usage aujourd’hui. Il faut huit ou neuf ans pour étudier le latin comme on l’enseigne dans les collèges : je dis que c’est beaucoup trop, et vous allez le concevoir.

Un élève n’a fini sa philosophie dans les colléges royaux qu’à dix-huit ans. Je suppose que cet élève veuille entrer à l’école polytechnique ; il y a maintenant pour cette École une immense concurrence : deux années d’étude ne sont pas trop pour y entrer ; l’élève est admis dans sa vingtième année, Après avoir passé deux ans à l’École polytechnique, il est obligé d’aller à l’École d’application d’artillerie ou du génie à Metz, à l’École des mines ou à l’École des ponts et chaussées.

Le noviciat à l’École de Metz est de deux ans, et dans l’École des ponts et chaussées, de trois. Les élèves en sortent donc avec le grade de sous-lieutenant ou le grade fort minime d’ingénieur ordinaire des ponts et chaussées, à l’âge de vingt-quatre ou vingt-cinq ans. Ils sont désespérés de se voir à cet âge aussi peu avancés dans leur carrière.

Vous savez que les soldats, engagés pour cinq ans dans un régiment, disent, au bout de cinq jours, qu’ils ont encore quatre ans et 360 jours à faire. Il en est à peu près de même des élèves sortant des Écoles d’application :