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de les démontrer ? Il ne sera peut-être pas inutile de remarquer ici que ces formules, quelque générales qu’elles soient, n’ont qu’une utilité bornée : elles ne peuvent servir que dans des cas très-simples, et il est fort douteux qu’on tire jamais parti, pour la solution de quelque problème important, des formules prolixes que quelques géomètres allemands ont publiées sur les développements des fonctions qui dépendent d’autres fonctions suivant des lois données. Le secret de la science ne se trouve pas dans ces développements, et il y a beaucoup plus de mérite à les éviter qu’à les effectuer. Ainsi, les formules de M. Wronski, en les supposant vraies, loin de renfermer en elles toute la science, comme fauteur voudrait le faire croire, n’en offriraient qu’une petite partie et la partie la moins usuelle.

Venons maintenant à la question qui, d’après le titre même du Mémoire de M. Wronski, semble avoir été son objet principal, c’est-à-dire à la prétendue réfutation de la Théorie des fonctions analytiques de M. Lagrange. Cette réfutation a été présentée à S. M. l’empereur et roi. Un semblable examen de la Mécanique céleste de M. Laplace doit bientôt suivre. Ces deux ouvrages avaient été désignés par la Classe pour les deux premiers prix décennaux. Tel parait être le motif qui a déterminé M. Wronski à les attaquer.

Qui ne croirait qu’un auteur qui annonce, en débutant, qu’il va montrer que les Fonctions analytiques et la Mécanique céleste reposent sur des principes entièrement faux, n’ait d’imposantes preuves à apporter en faveur de son opinion ? Avant de montrera la Classe combien peu