Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 12.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

busé en lisant son Mémoire ; car en partant de la mesure des angles, il se contente de dire qu’il faut placer les pinnules dans la direction des mires, en visant avec soin. Cependant, une base de trois lieues à la distance de 2, 880, 000, 000 de lieues ne sous-tend qu’un angle d’environ 0″.0003. Si l’on se trompe de cette quantité sur la mesure d’un des angles à la base, on pourra trouver, suivant le signe de l’erreur, ou que l’objet est à une distance infinie, ou qu’il est une fois plus près de nous que sa distance réelle. Il suffirait même d’une incertitude de 0″.0004 de seconde pour qu’on fût trompé sur la direction dans laquelle l’objet est placé. Au reste, les singuliers résultats auxquels l’auteur arrive proviennent de ce qu’il a supposé que les angles ne sont affectés d’aucune erreur ; mais alors il n’est pas nécessaire d’avoir recours à une base de trois lieues, car une étendue d’un millimètre suffirait tout aussi bien pour mesurer toutes les distances imaginables.

M. Sanches s’occupe aussi dans son Mémoire de la détermination du diamètre de la Terre, et comme, dans sa manière de raisonner, il croit arriver à une très-grande exactitude, il regrette beaucoup qu’on ne connaisse pas la quadrature du cercle, parce qu’il lui semble impossible sans cela de trouver avec précision la valeur de la circonférence du globe, sa solidité, etc., etc. Le paragraphe de M. Sanches qui est relatif à cette question est d’ailleurs assez curieux pour que nous croyons devoir le rapporter en entier : « Par une singulière bizarrerie, une inconcevable fatalité, on n’a point pu encore découvrir le secret de cette quadrature. Cependant le cercle est la plus