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dans ce genre tant en France qu’à l’étranger. Aussi les avons-nous prises pour terme de comparaison dans les épreuves que nous avons fait subir à celles de M. Lerebours.

Cet examen était du reste beaucoup plus difficile qu’on ne voudrait d’abord le supposer. Nous avions à prononcer sur de légères nuances. L’oculaire double concave, dont les lunettes de spectacle sont armées, a une grande courbure, et dès lors le moindre déplacement de l’œil relativement à l’axe commun des deux verres fait naître des franges colorées qu’un observateur inattentif pourrait attribuer a un défaut d’achromatisme de la lentille objective. Le champ de la vision enfin dépend de l’ouverture de la pupille, d’où résulte la nécessité de se garantir toujours également bien de toute lumière étrangère. Quoi qu’il en soit, en réunissant sous un même point de vue les résultats des expériences nombreuses et variées que nous avons faites, nous croyons pouvoir nous arrêter à cette conclusion : qu’à parité de circonstances les lunettes de M. Lerebours terminent en général un peu mieux que les lunettes de M. Cauchois, et que celles-ci, à leur tour, sont légèrement supérieures aux autres en lumière.

M. Cauchois introduit, entre les verres dont ses objectifs se composent, une substance suffisamment réfringente qui détruit toute réflexion intermédiaire et augmente leur clarté. Cet artifice atténue beaucoup les effets des irrégularités de travail qui peuvent rester dans les surfaces collées ; mais ne doit-on pas craindre qu’à la longue la couche interposée n’éprouve, du moins en partie, ces tiraillements partiels qui ont fuit renoncer à l’usage du