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de cette nouvelle pile, en agissant sur la lumière comme les plaques de verre d’une certaine épaisseur, ne polariseront-ils pas quelques rayons par réfraction, tandis que les rayons des anneaux colorés qui traversent sont polarisés par réflexion ? Ne sera-ce pas à cette cause qu’il faudra attribuer les deux genres de polarisation que les corps doués de la double réfraction impriment à un même faisceau de lumière directe ? Ce qui pourrait donner quelque probabilité à cette hypothèse, c’est que tous les corps dans lesquels on a aperçu un axe de réfraction sont, en effet, composés de lames superposées et, qu’en outre, pour certaines positions des lames par rapport aux rayons, les effets de la double réfraction disparaissent. Si cette conjecture est vérifiée par des expériences directes, c’est-à-dire si les lames de verre très-minces agissent à la fois sur la lumière comme lames minces et comme corps réfléchissants d’une certaine épaisseur, on pourra facilement rendre compte du phénomène le plus extraordinaire de la double réfraction, en supposant que les substances douées de cette propriété sont formées par des lames très-minces convenablement inclinées et séparées les unes des autres. Il ne restera plus ensuite qu’à expliquer la séparation des images.