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RÉSUMÉ

Un rayon de lumière directe se partage constamment en deux faisceaux blancs et de la même intensité dans son passage à travers un rhomboïde de carbonate de chaux, ainsi qu’Érasme Bartholin l’a observé le premier.

Si l’on soumet la lumière dont se compose un quelconque de ces faisceaux, à l’action d’un second rhomboïde, on reconnaît qu’elle ne ressemble plus à de la lumière directe, puisque, dans certaines positions de la section principale de ce deuxième cristal, elle n’éprouve plus la double réfraction. La découverte de cette belle propriété est due à Huygens.

M. Malus a trouvé depuis, que, dans leur réflexion sur les corps diaphanes, les rayons sont modifiés d’une manière analogue, en sorte que l’un quelconque des deux faisceaux en lesquels la lumière se divise, dans son passage à travers un cristal doué de la double réfraction, ressemble parfaitement à la lumière qui serait réfléchie par un plan de verre convenablement placé, et sous un angle de environ.

On voit enfin, d’après les expériences que j’ai rapportées, qu’on peut, en outre, donner aux rayons une telle modification, qu’ils ne ressemblent plus ni à la lumière directe ni aux rayons polarisés ordinaires : ces nouveaux rayons se distingueront de la lumière polarisée, en ce qu’ils fournissent constamment deux images en traversant un rhomboïde, et de la lumière ordinaire, par la propriété qu’ils ont de donner toujours deux faisceaux complémentaires, mais dont les couleurs varient avec la position de