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par un miroir de verre sous une inclinaison de , et regardant ensuite avec un prisme de carbonate de chaux auquel était joint un prisme de flint-glass dont l’angle est de , j’ai aperçu, dans tous les prismes de cristal de roche, des lignes colorées parallèles à l’arête qui termine leur angle, quoique pour quelques-uns d’entre eux cet angle fût de . En plaçant l’œil à une assez grande distance des prismes, on voit les bandes colorées se succéder les unes aux autres, avec des intervalles obscurs intermédiaires et très-étroits, dans des points où les cristaux ont près d’un centimètre d’épaisseur.

Dans plusieurs de mes médaillons, une variation dans l’angle sous lequel les rayons polarisés rencontrent leurs surfaces, produit de grands changements dans le nombre des anneaux visibles, dans leurs diamètres et la largeur de leurs orbites. J’ai entre autres une plaque sur laquelle on voit les anneaux aux deux côtés opposés, même dans des incidences perpendiculaires.

Supposons qu’en partant de cette position, on incline de plus en plus la plaque par rapport aux rayons lumineux ; si le mouvement est dirigé dans un certain sens, on verra les anneaux, sur les deux côtés de la plaque, augmenter de largeur, diminuer de diamètre et venir successivement se perdre dans une tache centrale qui acquerra ainsi toutes sortes de teintes. Il semble, au premier aspect, que si, en partant de la position primitive, on donne à la plaque un mouvement qui soit dirigé en sens contraire du premier, on devra apercevoir un effet analogue, puisque, dans les deux cas, le cristal sera placé symétriquement par rapport aux rayons qui le traversent ; cependant on