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seules substances cristallisées. Or, je ne tardai pas à trouver des corps qui jouissent de ces mêmes propriétés à des degrés plus ou moins saillants, et qui cependant ne sont point cristallisés. J’ai entre autres une plaque de flint-glass un peu prismatique, de 0".085 de côté, dont la plus grande épaisseur est égale à 0".008, et qui, dans tous ses points, dépolarise les rayons ; mais comme cet effet n’a lieu, dans les différentes parties de la plaque, qu’en la mettant dans diverses positions, il est probable qu’elle est très-irrégulièrement composée dans son intérieur, quoiqu’à l’œil nu elle paraisse bien pure. C’est sans doute aussi par suite de ces inégalités que la plaque, dans quelques points, semble dépolariser les rayons blancs en masse, tandis que dans d’autres elle agit, comme le cristal de roche, de différentes manières sur les molécules de couleurs diverses, ce qui donne des teintes complémentaires aux deux images prismatiques. Entre autres moyens de faire ces expériences, voici celui qu’on peut employer sans difficulté.

Si l’on examine un objet quelconque à travers deux prismes doués de la double réfraction, on apercevra, comme on sait, quatre images, excepté dans le cas où leurs sections principales seront parallèles ou perpendiculaires ; mais, dans cette dernière circonstance, il semble, d’après les idées qu’on s’est faites de la modification particulière qu’a éprouvée la lumière en traversant le premier cristal, qu’on ne pourra, en général, faire reparaître les deux autres images, qu’en plaçant entre les deux prismes un milieu doué de la double réfraction ; de plus, en faisant tourner ce milieu sur lui-même,