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on doit obtenir un segment blanc, il n’est pas moins certain que cette neutralisation des couleurs n’aura lieu, quand on amènera le bord d’un des deux soleils sur le centre de l’autre, que dans le cas où ces deux portions du disque de cet astre seraient originairement de même intensité. Il est facile de concevoir en effet que pour que deux faisceaux colorés puissent former du blanc par leur superposition, il ne suffit pas qu’ils soient complémentaires en couleur, il faut de plus qu’ils le soient en intensité. Je n’entrerai pas aujourd’hui dans de plus grands détails à cet égard, parce que je me propose de réunir dans un Mémoire particulier que j’aurai bientôt l’honneur de présenter à la Classe, les expériences que j’ai faites pour mesurer l’intensité de la lumière, tant par la méthode que je viens d’indiquer que par des moyens analogues, et que j’aurai alors l’occasion de parler du degré d’exactitude qu’on peut attendre de ces divers procédés.

J’ai décrit précédemment les changements de couleur qu’on observe dans les rayons dépolarisés par des lames de mica ou de sulfate de chaux, lorsque la lumière les traverse sous des inclinaisons différentes ; le cristal de roche présente des phénomènes analogues. Dans le premier cas cependant on aperçoit des couleurs sous toutes les inclinaisons, et leur succession est très-régulière : dans celui-ci, à peine s’est-on éloigné d’un petit nombre de degrés de la position perpendiculaire, que les deux images, qui d’abord étaient vivement colorées et d’une seule teinte, se rapprochent l’une et l’autre du blanc et sont traversées par des bandes étroites de diverses nuances : quoi qu’il en soit, en ne tenant compte que