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deux lames commencent à se séparer, et sous des incidences assez obliques.

Avant de passer à la description des phénomènes que présente le cristal de roche, il ne sera peut-être pas inutile que j’indique le parti qu’on peut tirer de la lunette prismatique[1], pour faire la plupart des expériences que j’ai rapportées.

Lorsque l’axe optique de la lunette fera un angle de environ avec la surface d’un miroir non étamé, on verra chaque image disparaître deux fois pendant une révolution complète de l’instrument. Supposons que la lunette étant dans l’une de ces positions où l’on ne voit qu’une seule image, on interpose une plaque de mica ; aussitôt on en verra deux dont les couleurs complémentaires dépendront de l’inclinaison de la lame interposée et de son épaisseur. Du reste, si, laissant la lunette immobile, on fait faire un tour entier à la laine de mica devant l’objectif, la même image disparaîtra quatre fois après avoir passé successivement par diverses intensités. Ces faits ne diffèrent point de ceux que j’ai rapportés plus haut ; mais l’emploi de la lunette prismatique présente quelques avantages, en ce que les teintes sont très-vives, et que les deux images sont bien terminées, ce qui prouve que les lames intérieures qui produisent les couleurs, n’épar-

  1. 1. On appelle ainsi une lunette dont M. Rochon a donné depuis longtemps la description dans ses opuscules, et qui peut être employée avec beaucoup de succès dans l’observation des diamètres des planètes. Cet instrument est composé tout simplement d’une lunette ordinaire dans l’intérieur de laquelle est un prisme de cristal de roche ou de carbonate de chaux ; ce prisme est achromatique et mobile le long de l’axe, ce qui fournit le moyen de séparer plus ou moins complétement les deux images de l’objet auquel on vise.