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tions, les lames présentent des phénomènes particuliers, dont le détail m’écarterait du but que je me suis proposé dans ce Mémoire[1].

Je n’ai parlé jusqu’ici que des couleurs qu’on aperçoit à l’aide de la lumière transmise ; les rayons réfléchis par les lames paraissent modifiés d’une manière analogue, avec cette différence cependant, qu’on aperçoit des couleurs sans qu’il soit indispensable que la lumière incidente ait été préalablement polarisée, surtout lorsqu’il y a dans les lames quelque solution de continuité bien sensible. Il n’entre pas dans mon plan de décrire aujourd’hui avec détail ce dernier genre de phénomènes ; je ne rapporterai même l’expérience suivante que parce qu’elle me semble prouver que ce n’est pas uniquement dans les variations d’épaisseur des lames qu’il faut chercher la cause des couleurs qu’elles présentent à la simple vue, comme on l’avait fait jusqu’ici.

Je me suis d’abord assuré que les lames de sulfate de chaux jouissent, par rapport aux rayons polarisés, des mêmes propriétés que celles de mica ; j’ai ensuite choisi de préférence un fragment de cette première substance, parce qu’elle donne des couleurs très-vives par réflexion. Je l’ai placé sur un corps noir, et en le faisant tourner sur lui-même, l’œil restant fixe, j’ai bientôt trouvé la position où la lame était parfaitement blanche. À partir de ce

  1. 1. Si, comme il est naturel de le croire, le mica jouit de la double réfraction, l’expérience, rapportée dans ce paragraphe, prouve que des lames très-minces, ou les éléments dont se compose une lame épaisse, n’ont pas cette propriété. Ce résultat était trop important pour que je ne cherchasse pas à le mettre hors de doute, et c’est à quoi je suis arrivé par divers moyens.