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la lame de mica dans son propre plan, on trouve quatre positions à angle droit où les deux images prismatiques sont du même éclat et parfaitement blanches. En laissant la lame immobile, et faisant tourner le prisme, on voyait de même chaque image acquérir successivement diverses couleurs, et passer par le blanc après chaque quart de révolution. Au reste, pour toutes ces positions du prisme et de la lame, quelle que fût la couleur d’un des faisceaux, le second présentait toujours la teinte complémentaire[1], en sorte que, dans ces points où les deux images n’étaient pas séparées par la double réfraction du cristal, le mélange de ces deux couleurs formait du blanc. Il est bon cependant de remarquer que cette dernière condition n’est rigoureusement satisfaite que lorsque la lame est partout de même épaisseur. C’est alors seulement, en effet, que chaque image est d’une teinte uniforme dans toute son étendue ; car dans les autres cas, elles présentent l’une et l’autre dans des points, même contigus, des couleurs très-différentes et disposées d’autant plus irrégulièrement que le mica qu’on emploie a des inégalités plus sensibles. Quoi qu’il en soit, les parties des images qui se correspondent sont toujours teintes de couleurs complémentaires.

Pour écarter, dans ces premiers essais, toute idée de l’influence qu’aurait pu avoir, sur l’apparition des couleurs, la dispersion de la lumière dans les images prismatiques, j’employais quelquefois, en faisant cette expérience, soit un rhomboïde de spath calcaire, soit un

  1. 1. J’appelle, avec quelques physiciens, couleurs complémentaires celles qui, réunies, forment du blanc.