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qu’en tombant sur deux lentilles superposées, ils forment autour de leur point de contact ces anneaux colorés dont Newton s’est occupé avec tant de détails dans le deuxième livre de son immortel traité d’Optique. En cherchant, déjà à cette époque, à confirmer l’exactitude des conclusions que j’avais déduites de mes premières expériences, j’aperçus, en examinant les anneaux et les ondes colorées que présentent certaines plaques de talc de Moscovie, quelques phénomènes singuliers dont je ne parlai point alors, parce qu’ils étaient étrangers à l’objet que j’avais en vue, et qu’il me semblait très-difficile de les expliquer. L’examen attentif que j’en ai fait depuis, m’ayant montré qu’ils dépendent d’une modification particulière qu’éprouvent les rayons lumineux, j’ai pensé qu’il me serait permis d’en faire le sujet du Mémoire que j’ai l’honneur de présenter aujourd’hui à la Classe. L’ordre dans lequel je vais rapporter les expériences différera fort peu de celui dans lequel elles ont été faites.

En examinant, par un temps serein, une lame assez mince de mica, à l’aide d’un prisme de spath d’Islande, je vis que les deux images qui se projetaient sur l’atmosphère n’étaient pas teintes des mêmes couleurs : l’une d’elles était jaune verdâtre, la seconde rouge pourpre, tandis que la partie où les deux images se confondaient était de la couleur naturelle du mica vu à l’œil nu. Je reconnus en même temps qu’un léger changement dans l’inclinaison de la lame par rapport aux rayons qui la traversent, fait varier la couleur des deux images, et que si, en laissant cette inclinaison constante et le prisme dans la même position, on se contente de faire tourner