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plan de réflexion. On voit, en un mot, que, soit qu’on examine le couvercle dans la direction du couchant, ou dans celle du sud, les rayons qui le colorent viennent toujours du couchant.

Les rayons situés dans un plan perpendiculaire à celui de réflexion, quoique complétement polarisés, n’échappent en totalité au genre de décomposition qui produit les anneaux colorés, que dans le seul cas où ils rencontrent la lame mince sous l’inclinaison convenable : il résulte de là que la lumière du nord et du sud donnera des couleurs, et qu’elles seront d’autant plus vives, que l’incidence sous laquelle on fera l’observation sera plus éloignée de celle qui correspond à leur disparition complète. Ces couleurs, dans certaines circonstances, pourront être entièrement neutralisées par la lumière latérale, ce qui est conforme aux phénomènes.

J’ai supposé jusqu’ici, pour plus de simplicité, que la lumière atmosphérique est complétement polarisée lorsqu’elle est réfléchie par des molécules d’air éloignées du Soleil de , ce qui n’est pas parfaitement exact ; de plus, je n’ai tenu compte que des rayons situés dans le plan de réflexion et dans le plan perpendiculaire à celui-là, tandis qu’il est évident que les rayons contenus dans les plans intermédiaires doivent être aussi décomposés par la lame ; mais il est facile de voir que, si ces nouveaux rayons doivent modifier la vivacité des teintes, du moins ils ne peuvent pas les faire changer de nature ; en sorte qu’il serait inutile d’en surcharger l’explication que nous venons de donner.