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Quant à ces rayons qui semblent formés d’une portion de lumière entièrement polarisée, et d’une autre portion de lumière directe, on les appellera rayons partiellement polarisés, leurs propriétés sont, pour ainsi dire, intermédiaires entre celles dont jouissent les deux premières classes : comme les rayons ordinaires, ils fournissent toujours deux images en traversant un rhomboïde de carbonate de chaux ; et, comme pour les rayons complétement polarisés, les intensités des deux faisceaux varient avec la position de la section principale du cristal.

Je passe maintenant aux observations qui me sont propres.

Supposons qu’on examine la série d’anneaux colorés qui entourent le point de contact de deux lentilles de verre superposées, à l’aide d’un rhomboïde de carbonate de chaux dont la section principale soit perpendiculaire ou parallèle au plan de réflexion[1], les deux images des anneaux auront la même intensité dans l’incidence perpendiculaire ; si l’inclinaison diminue, l’une d’elles s’affaiblira graduellement, finira même par disparaître entièrement sous l’angle de environ, se montrera de nouveau dans les incidences plus obliques, et avec une intensité d’autant plus considérable que l’angle que forment les rayons avec la surface de séparation des deux lentilles sera plus aigu. On voit, en un mot, que les portions de lumière colorée qui concourent à la formation

  1. 1. On appelle ainsi le plan dans lequel la réflexion s’effectue, ou, en d’autres termes, celui qui passe en même temps par le rayon incident et par le rayon réfléchi. Ce plan doit donc être soigneusement distingué du plan réfléchissant ; car si ce dernier est horizontal, par exemple, le plan de réflexion sera vertical.