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des anneaux si l’on place une lentille de verre sur un miroir métallique bien poli, et remarqué que la lumière colorée qui traversait le miroir inférieur lorsque celui-ci était diaphane, doit être absorbée en très-grande partie par le métal. J’indiquerai plus loin le parti que j’ai tiré de cette nouvelle manière de produire des anneaux, qui du reste était déjà décrite dans un recueil de Mémoires d’optique imprimés à Paris en 1788. Je réserve de même l’énumération des théories plus ou moins singulières que ce phénomène a fait naître, pour les soumettre plus tard à une discussion détaillée.

Les expériences qui font l’objet de ce Mémoire étant pour la plupart relatives au phénomène de la polarisation de la lumière, j’ai pensé qu’avant de les rapporter il serait convenable, à cause de la nouveauté de la matière, de rappeler succinctement la signification des termes dont j’aurai l’occasion de me servir.

Un rayon de lumière se divise, comme on sait, en deux faisceaux de même intensité lorsqu’il traverse un de ces cristaux diaphanes que, par cette raison, on dit doués de la double réfraction. Une circonstance de ce phénomène, tout aussi singulière que la bifurcation du faisceau incident, c’est que les deux faisceaux émergents ont l’un et l’autre des propriétés qui les distinguent de la lumière ordinaire ; celle-ci, comme nous venons de le dire, donne toujours deux faisceaux également vifs, quelle que soit la position du cristal qu’elle traverse, tandis que les intensités comparatives des images que fournit un des rayons émergents dépendent de la situation du nouveau cristal au travers duquel on le fait passer. Le rayon ordinaire,