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chaque expérience, au tuyau étroit au travers duquel la lumière passait. Avec cet appareil, lorsque l’œil était convenablement placé, on apercevait une première image colorée, réfléchie par la lame d’air intermédiaire, et une image de teinte complémentaire réfléchie par la seconde surface du verre inférieur. Ces deux images étaient d’ailleurs d’autant plus séparées l’une de l’autre, que ce miroir inférieur avait une épaisseur plus considérable ; mais sous toutes les inclinaisons elles étaient l’une et l’autre visibles.

La deuxième image correspond aux anneaux qu’on voit par transmission, avec cette particularité cependant que, dans l’expérience que je viens de décrire, la lumière de ces derniers anneaux traverse deux fois la lame d’air.

Dans un Mémoire inséré en 1807 dans les Transactions philosophiques, Herschel a montré qu’en promenant l’ombre d’un corps opaque sur la surface de la lentille supérieure, on aperçoit, même en plein air, si l’œil est convenablement placé, une, deux, ou même trois images des anneaux transmis. Ces images, comme dans l’expérience de Dutour, proviennent, savoir : la première, de la lumière réfléchie par la seconde surface du verre inférieur ; la seconde, de la portion de cette lumière qui, rejetée de la première à la dernière surface, revient à l’œil à travers tout l’appareil, et ainsi de suite.

Lorsque les anneaux se forment, comme dans les expériences de Newton, entre deux lentilles de verre, la portion de lumière complémentaire des rayons colorés qui se réfléchissent passe à travers le verre inférieur, et donne naissance aux anneaux qu’on aperçoit par transmission. Herschel a reconnu qu’il se produit également