Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

unes des circonstances singulières dont Newton s’est ensuite si habilement servi dans la belle analyse qu’il a donnée de ce phénomène. Avant de passer aux expériences de ce grand géomètre, je dois cependant faire remarquer encore que Hooke avait démontré, par des observations microscopiques, que lorsque des lames de mica très-minces présentent la même nuance dans une assez grande étendue, elles ont partout la même épaisseur ; qu’en superposant deux de ces lames diversement colorées, la plaque composée a une teinte qui diffère de celle de chacun de ses deux éléments, et enfin que les couleurs ne se montrent qu’entre deux limites d’épaisseur déterminées et variables avec la nature du corps, en sorte qu’une lame de mica trop mince présente tout aussi peu de couleur que celle dont l’épaisseur est trop considérable.

L’ouvrage de Hooke dans lequel ces résultats sont consignés a été imprimé à Londres en 1665, c’est-à-dire environ six ans avant la publication des premières expériences de Newton. On y trouve encore une explication des couleurs des lames minces qui a quelque analogie avec celle que M. Thomas Young a donnée du même phénomène, dans plusieurs Mémoires très-intéressants qui sont insérés dans les derniers volumes des Transactions philosophiques, et sur lesquels j’aurai occasion de revenir dans la suite de cet écrit.

Les expériences de Hooke montraient uniquement, comme nous venons de le voir, que des lames d’épaisseurs diverses donnent différentes couleurs. Newton a ajouté à ce résultat que la même teinte se reproduit