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Bontemps, sous le prétexte qu’il avait favorisé l’évasion de ce même Carnot à qui, quelques mois auparavant, lui, Bonaparte, écrivait de Plaisance (20 floréal an iv), de Milan (le 20 prairial de la même année), de Vérone (le 9 pluviôse an v) : « Je vous dois des remerciements particuliers pour les attentions que vous voulez bien avoir pour ma femme ; je vous la recommande ; elle est patriote sincère, et je l’aime à la folie… — Je mériterai votre estime ; je vous prie de me conserver votre amitié. — … La récompense la plus douce des fatigues, des dangers, des chances de ce métier-ci, se trouve dans l’approbation du petit nombre d’hommes qu’on apprécie. — … J’ai toujours eu à me louer des marques d’amitié que vous m’avez données, à moi et aux miens, et je vous en conserverai toujours une vraie reconnaissance. — … L’estime d’un petit nombre de personnes comme vous, celle de mes camarades, du soldat… m’intéressent vivement. »

Des deux républicains sincères que renfermait le Directoire exécutif, j’en aurais rencontré un parmi les fructidorisants, l’autre parmi les fructidorisés ; le satrape Barras, de qui on avait pu dire, sans exciter de réclamation, qu’il était toujours vendu et toujours à vendre, se serait offert à moi comme l’ami, comme l’allié, ou du moins comme le confident intime de l’austère, du probe La Révellière ; j’aurais vu ce même Barras qui déjà peut-être, à cette époque, correspondait directement avec le comte de Provence, entouré d’une cohue de séides, dont aucun, pour le dire en passant, ne refusa plus tard la livrée impériale, renverser sous d’incessantes accusations