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saient jadis entre les professeurs et les élèves d’élite des grandes écoles aient totalement disparu, qu’elles soient même, en quelque sorte, devenues impossibles ? L’instant marqué par les programmes voit aujourd’hui arriver des savants, des littérateurs illustres, dans de spacieux amphithéâtres. La foule les y attend. Pendant des heures entières, tout ce que la science, tout ce que les lettres offrent de profond, de subtil, de nouveau, est développé avec méthode, avec clarté, avec éloquence ; mais la leçon finie, le professeur se retire, sans même savoir les noms de ceux qui l’ont écouté. Cependant, au milieu d’un semblable auditoire (je me bornerai, Messieurs, à une seule citation), Fourcroy trouvait, dans un jeune garçon apothicaire venu furtivement pour l’entendre, le collaborateur dévoué, exact, infatigable, ingénieux, qu’à ces traits-là chacun de vous a déjà nommé : il découvrait Vauquelin !


ENTRÉE DE CARNOT À L’ÉCOLE DE MÉZIÈRES COMME LIEUTENANT EN SECOND DU GÉNIE.


Lorsque Carnot quitta l’établissement de M. de Longpré, l’ordonnance en vertu de laquelle un généalogiste concourait avec un géomètre à l’examen des futurs officiers du génie n’était pas en vigueur. En 1771, tout Français pouvait encore, sans montrer de parchemins, être admis à l’École de Mézières, à la condition toutefois que ses père et mère n’eussent pas tenté d’enrichir leur famille et leur pays par le commerce ou par un travail manuel. Le jeune aspirant montra, devant l’examinateur Bossut, des connaissances mathématiques peu communes.