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dités de la vie, que les travaux d’aucun personnage des temps modernes. » Davy n’hésite pas enfin à placer Watt au-dessus d’Archimède !

Huskisson, ministre du commerce, se dépouillant un moment de la qualité d’Anglais, proclame qu’envisagées dans leurs rapports avec le bonheur de l’espèce humaine tout entière, les inventions de Watt lui paraîtraient encore mériter la plus haute admiration. Il explique de quelle manière l’économie du travail, la multiplication indéfinie et le bon marché des produits industriels, contribuent à exciter et à répandre les lumières, « La machine à vapeur, dit-il, n’est donc pas seulement, dans les mains des hommes, l’instrument le plus puissant dont ils fassent usage pour changer la face du monde physique ; elle agit encore comme un levier moral, irrésistible, en poussant en avant la grande cause de la civilisation. »

De ce point de vue, Watt lui apparaît dans un rang distingué parmi les premiers bienfaiteurs de l’humanité. Comme Anglais, il n’hésite pas à dire que, sans les créations de Watt, la nation britannique n’aurait pas pu suffire aux immenses dépenses de ses dernières guerres contre la France.

La même idée se retrouve dans le discours d’un autre membre du parlement, dans celui de sir James Mackintosh. Voyez si elle y est exprimée en termes moins positifs :

« Ce sont les inventions de Watt qui ont permis à l’Angleterre de soutenir le plus rude, le plus dangereux conflit dans lequel elle ait jamais été engagée. » Tout