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en avoir eu connaissance par une lecture récente, faite en séance publique. Aujourd’hui, cependant, il est parfaitement constaté que cette lecture a suivi de plusieurs mois celle du Mémoire où Cavendish en parle.

En arrivant sur le terrain de cette grave discussion, Blagden annonce la ferme volonté de tout éclaircir, de tout préciser. Il ne recule, en effet, devant aucune accusation, devant la citation d’aucune date, tant qu’il est question d’assurer à son protecteur et ami, Cavendish, la priorité sur le chimiste français. Dès qu’il s’agit de ses deux compatriotes, les explications deviennent vagues et obscures, « Dans le printemps de 1783, dit-il, M. Cavendish nous montra qu’il avait dû tirer de ses expériences la conséquence que l’oxygène n’est autre chose que de l’eau privée de son phlogistique (c’est-à-dire privée de l’hydrogène). Vers le même temps, la nouvelle arriva à Londres que M. Watt, de Birmingham, avait été conduit par quelques observations à une opinion semblable. » Ces expressions : Vers le même temps, pour parler comme Blagden lui-même, ne sauraient être toute la vérité. Vers le même temps ne décide rien : des questions de priorité peuvent tenir à des semaines, à des jours, à des heures, à des minutes. Pour être net et précis, comme on l’avait promis, il fallait dire si la communication verbale, faite par Cavendish à plusieurs membres de la Société royale, précéda ou suivit l’arrivée à Londres des nouvelles du travail de Watt. Peut-on supposer que Blagden ne se serait pas expliqué sur un fait de cette importance, s’il avait pu citer une date authentique en faveur de son ami ?