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détails ; on remarquera que la comparaison minutieuse des dates peut seule mettre la vérité dans tout son jour, et qu’il est question d’une des découvertes qui honorent le plus l’esprit humain.

Parmi les prétendants à cette féconde découverte, nous allons maintenant voir paraître les deux plus grands chimistes dont la France et l’Angleterre se glorifient. Tout le monde a déjà nommé Lavoisier et Cavendish.

La date de la lecture publique du Mémoire dans lequel Lavoisier rendit compte de ses expériences, dans lequel il développa ses vues sur la production de l’eau par la combustion de l’oxygène et de l’hydrogène, est postérieure de deux mois à celle du dépôt aux archives de la Société royale de Londres de la lettre déjà analysée de Watt.

Le Mémoire célèbre de Cavendish, intitulé : Experiments on air, est plus récent encore ; il fut lu le 15 janvier 1784. On s’étonnerait avec raison que des faits aussi authentiques eussent pu devenir le sujet d’une polémique animée, si je ne m’empressais de signaler à votre attention une circonstance dont je n’ai pas encore parlé. Lavoisier déclara, en termes positifs, que Blagden, secrétaire de la Société royale de Londres, assista à ses premières expériences du 24 juin 1783, et « qu’il lui apprit que Cavendish ayant déjà essayé, à Londres, de brûler du gaz hydrogène dans des vaisseaux fermés, avait obtenu une quantité d’eau très-sensible. »

Cavendish rappela aussi dans son Mémoire la communication faite à Lavoisier par Blagden. Suivant lui, elle fut plus étendue que le chimiste français ne l’avouait. Il dit que la confidence embrassa les conclusions auxquelles