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traverser certains mélanges gazeux sans y déterminer quelques changements. Une idée aussi neuve, qu’aucune analogie ne suggérait alors, et dont on a fait depuis de si heureuses applications, aurait, ce me semble, mérité à son auteur que les historiens de la science voulussent bien ne pas oublier de lui en faire honneur. Warltire se trompait sur la nature intime des changements que l’électricité devait engendrer. Heureusement pour lui il prévit qu’une explosion les accompagnerait. C’est par ce motif qu’il fit d’abord l’expérience avec un vase métallique dans lequel il avait renfermé de l’air et de l’hydrogène.

Cavendish répéta bientôt l’expérience de Warltire. La date certaine de son travail ( j’appelle ainsi toute date résultant d’un dépôt authentique, d’une lecture académique ou d’une pièce imprimée ) est antérieure au mois d’avril 1783, puisque Priestley cite les observations de Cavendish dans un Mémoire du 21 de ce même mois. La citation, au surplus, ne nous apprend qu’une seule chose, c’est que Cavendish avait obtenu de l’eau par la détonation d’un mélange d’oxygène et d’hydrogène, résultat déjà constaté par Warltire.

Dans son Mémoire du mois d’avril, Priestley ajouta une circonstance capitale à celles qui résultaient des expériences de ses prédécesseurs ; il prouva que le poids de l’eau qui se dépose sur les parois du vase au moment de la détonation de l’oxygène et de l’hydrogène est la somme des poids de ces deux gaz.

Watt, à qui Priestley communiqua cet important résultat, y vit aussitôt, avec la pénétration d’un homme