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nalière d’un homme ne dépasse pas celle qui est renfermée dans cinq cents grammes de houille.

Hérodote rapporte que la construction de la grande pyramide d’Égypte occupa cent mille hommes pendant vingt ans. La pyramide est de pierre calcaire ; son volume et son poids peuvent être facilement calculés ; on a trouvé que son poids est d’environ 5,900,000 kilogrammes.

Pour élever ce poids à 38 mètres, hauteur du centre de gravité de la pyramide, il faudrait brûler sous la chaudière d’une machine à vapeur 8, 244 hectolitres de charbon. Il est, chez nos voisins, telle fonderie qu’on pourrait citer qui consume une plus grande quantité de combustible chaque semaine.


DES MACHINES CONSIDÉRÉES DANS LEURS RAPPORTS AVEC LE BIEN-ÊTRE DES CLASSES OUVRIÈRES[1].


Beaucoup de personnes, sans mettre en question le génie de Watt, regardent les inventions dont le monde lui est redevable et l’impulsion qu’elles ont donnée aux travaux industriels comme un malheur social. À les en

  1. En écrivant ce chapitre, il m’a semblé que je pouvais user sans scrupule de beaucoup de documents que j’ai recueillis, soit dans divers entretiens avec mon illustre ami lord Brougham, soit dans les ouvrages qu’il a publiés lui-même ou qui ont paru sous son patronage.

    Si je m’en rapportais aux critiques que plusieurs personnes ont imprimées depuis la lecture de cette Biographie, en essayant de combattre l’opinion que les machines sont nuisibles aux classes ouvrières, je me serais attaqué à un vieux préjugé sans consistance actuelle, à un véritable fantôme. Je ne demanderais pas mieux que de le croire et alors, je supprimerais très-volontiers tous mes raisonnements, bons ou mauvais. Malheureusement, des lettres que de braves ou-