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placement de celle-ci par un gaz qui, à 100 degrés centigrades, a précisément la même force élastique, mais avec l’important avantage dont l’atmosphère ordinaire ne jouit pas, que la force du gaz aqueux s’affaiblit très-vite quand la température s’abaisse, qu’elle finit même par disparaître presque entièrement si le refroidissement est suffisant. Je caractériserais aussi bien et en peu de mots la découverte de Papin, si je disais qu’il a proposé de se servir de la vapeur d’eau pour faire le vide dans de grands espaces ; que ce moyen est, d’ailleurs, prompt et économique[1].

La machine dans laquelle notre illustre compatriote combina ainsi le premier la force élastique de la vapeur d’eau avec la propriété dont cette vapeur jouit de s’anéantir par voie de refroidissement, il ne l’exécuta jamais en grand. Ses expériences furent toujours faites sur de simples modèles. L’eau destinée à engendrer la vapeur n’occupait pas même une chaudière séparée : renfermée dans le cylindre, elle reposait sur la plaque métallique qui le bouchait par le bas. C’était cette plaque que Papin échauffait directement pour transformer l’eau en vapeur ; c’était de la même plaque qu’il éloignait le

  1. Un ingénieur anglais, trompé sans doute par quelque traduction infidèle, prétendit, naguère, que l’idée d’employer la vapeur d’eau dans une même machine, comme force élastique et comme moyen rapide d’engendrer le vide, appartenait à Héron. De mon côté j’ai prouvé, sans réplique, que le mécanicien d’Alexandrie n’avait nullement songé à la vapeur ; que dans son appareil le mouvement alternatif devait uniquement résulter de la dilatation et de la condensation de l’air, provenant de l’action intermittente des rayons solaires.