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de la poudre s’échapperait ; c’est perpendiculairement au canon que s’opérerait le recul ; c’est sur les bras et non sur l’épaule qu’il s’exercerait. Dans le premier cas, le recul poussait le tireur de l’avant à l’arrière, comme pour le renverser ; dans le second, il tendrait à le faire pirouetter sur lui-même. Qu’on attache donc le canon, invariablement et dans le sens horizontal, à un axe vertical et mobile, et au moment du tir il changera plus ou moins de direction, et il fera tourner cet axe.

En conservant la même disposition, supposons que l’axe vertical rotatif soit creux, mais fermé à la partie supérieure ; qu’il aboutisse, par le bas, comme une sorte de cheminée, à une chaudière où s’engendre de la vapeur ; qu’il existe, de plus, une libre communication latérale entre l’intérieur de cet axe et l’intérieur du canon de fusil, de manière qu’après avoir rempli l’axe la vapeur pénètre dans le canon et en sorte de côté par son ouverture horizontale. Sauf l’intensité, cette vapeur, en s’échappant, agira à la manière des gaz dégagés de la poudre dans le canon de fusil bouché à son extrémité et percé latéralement ; seulement, on n’aura pas ici une simple secousse, ainsi que cela arrivait dans le cas de l’explosion brusque et instantanée du fusil ; au contraire, le mouvement de rotation sera uniforme et continu, comme la cause qui l’engendre.

Au lieu d’un seul fusil, ou plutôt au lieu d’un seul tuyau horizontal, qu’on en adapte plusieurs au tube vertical rotatif, et nous aurons, à cela près de quelques différences peu essentielles, l’ingénieux appareil de Héron d’Alexandrie.