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des détails de la science, en tempère la gravité. Je la raconterai cependant, ne fût-ce que pour montrer dans quelle humble condition s’élaboraient des projets destinés à porter la nation britannique à un degré de puissance inouï ; j’essaierai surtout de caractériser avec une minutieuse exactitude, les inventions fécondes qui lient à jamais le nom de Watt à celui de machine à vapeur. Je connais parfaitement les écueils de ce plan ; je prévois qu’on pourra dire, en sortant d’ici : Nous attendions un éloge historique, et nous venons d’assister à une leçon sèche et aride. Le reproche, au surplus, me paraîtrait peu grave, si la leçon avait été comprise. Je ferai donc tous mes efforts pour ne pas fatiguer votre attention ; je me rappellerai que la clarté est la politesse de ceux qui parlent en public.


ENFANCE ET JEUNESSE DE JAMES WATT. — SA PROMOTION AUX FONCTIONS D’INGÉNIEUR DE L’UNIVERSITÉ DE GLASGOW


James Watt, un des huit associés étrangers de l’Académie des sciences, naquit à Greenock, en Écosse, le 19 janvier 1736. Nos voisins de l’autre côté de la Manche ont le bon esprit de penser que la généalogie d’une famille honnête et industrieuse est tout aussi bonne à conserver que les parchemins de certaines maisons titrées, devenues seulement célèbres par l’énormité de leurs crimes ou de leurs vices. Aussi je puis dire avec certitude que le bisaïeul de James Watt était un cultivateur établi dans le comté d’Aberdeen ; qu’il périt dans l’une des batailles de Montrose ; que le parti vainqueur, comme