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cru, Messieurs, ne pas devoir taire ces détails. Les sciences peuvent se montrer reconnaissantes envers tous ceux qui leur donnent appui et protection quand il y a quelque danger à le faire, sans craindre que le fardeau devienne jamais trop lourd !

Fourier répondit dignement à la confiance de M. de Chabrol. Les mémoires dont il enrichit les intéressants volumes publiés par la préfecture de la Seine, serviront désormais de guide à tous ceux qui ont le bon esprit de voir dans la statistique autre chose qu’un amas indigeste de chiffres et de tableaux.


ENTRÉE DE FOURIER À L’ACADÉMIE DES SCIENCES. — SON ÉLECTION À LA PLACE DE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL. — SON ADMISSION À L’ACADÉMIE FRANÇAISE.


L’Académie des sciences saisit la première occasion qui s’offrit à elle de s’attacher Fourier. Le 27 mai 1816, elle le nomma académicien libre. Cette élection ne fut pas confirmée. Les démarches, les sollicitations, les prières des Dauphinois que les circonstances retenaient alors à Paris, avaient presque désarmé l’autorité, lorsqu’un courtisan s’écria qu’on allait amnistier le Labédoyère civil ! Ce mot, car depuis bien des siècles la pauvre race humaine est gouvernée par des mots, décida du sort de notre confrère. De par la politique, les ministres de Louis XVIII arrêtèrent qu’un des plus savants hommes de la France n’appartiendrait pas à l’Académie ; qu’un citoyen, l’ami de tout ce que la capitale renfermait de personnes distinguées, serait publiquement frappé de réprobation !