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presse d’ajouter qu’aux arguments sans valeur réelle de ses devanciers, Fourier a substitué des preuves, des démonstrations, et l’on sait ce que de pareils termes signifient à l’Académie des sciences.

Dans tous les lieux de la terre, dès qu’on est descendu à une certaine profondeur, le thermomètre n’éprouve plus de variation diurne, ni de variation annuelle. Il marque le même degré et la même fraction de degré, pendant toute la durée d’une année, et pendant toutes les années. Voilà le fait ; que dit la théorie ?

Supposez, un moment, que la terre ait constamment reçu toute la chaleur du soleil. Pénétrez dans sa masse d’une quantité suffisante, et vous trouverez avec Fourier, à l’aide du calcul, une température constante pour toutes les époques de l’année. Vous reconnaîtrez de plus que cette température solaire des couches inférieures varie d’un climat à l’autre ; que dans chaque pays, enfin, elle doit être toujours la même, tant qu’on ne s’enfonce pas de quantités fort grandes relativement au rayon du globe. Eh bien les phénomènes naturels sont en contradiction manifeste avec ce résultat. Les observations faites dans une multitude de mines ; les observations de la température de l’eau de fontaines jaillissantes venant de différentes profondeurs, ont toutes donné un accroissement d’un degré centigrade pour vingt à trente mètres d’enfoncement. Ainsi, il y avait quelque chose d’inexact dans l’hypothèse que nous discutions sur les pas de notre confrère. Il n’est pas vrai que les phénomènes de température des couches terrestres puissent être attribués à la seule action des rayons solaires. Cela bien établi, l’ac-