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éloge ? Je dirai seulement qu’on y trouve, en quelques pages, les principaux traits du gouvernement des Pharaons, et les résultats de l’asservissement de l’antique Égypte par les rois de Perse, les Ptolémées, les successeurs d’Auguste, empereurs de Byzance, les premiers califes, le célèbre Saladin, les mameluks et les princes ottomans. Les diverses phases de notre aventureuse expédition y sont surtout caractérisées avec le plus grand soin. Fourier porte le scrupule jusqu’à essayer de prouver qu’elle fut légitime. J’ai dit seulement jusqu’à essayer, car, en ce point, il pourrait bien y avoir quelque chose à rabattre de la seconde partie de l’éloge de Fontanes. Si, en 1797, nos compatriotes éprouvaient au Kaire ou à Alexandrie, des outrages, des extorsions que le Grand Seigneur ne voulait ou ne savait pas réprimer, on peut, à toute rigueur, admettre que la France devait se faire justice elle-même, qu’elle avait le droit d’envoyer une puissante armée pour mettre les douaniers turcs à la raison. Mais il y a loin de là à soutenir que le divan de Constantinople aurait dû favoriser l’expédition que notre conquête allait, en quelque sorte lui rendre l’Égypte et la Syrie ; que la prise d’Alexandrie et la bataille des Pyramides ajouteraient à l’éclat du nom ottoman ! Au surplus, le public s’est empressé d’absoudre Fourier de ce qu’il y a de hasardé dans cette petite partie de son bel ouvrage. Il en a cherché l’origine dans les exigences de la politique. Tranchons le mot, derrière certains sophismes, il a cru voir la main de l’ancien général en chef de l’armée d’Orient !

Napoléon aurait donc participé par des avis, par des conseils, ou, si l’on veut, par des ordres impératifs, à la