Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/312

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les pays ont connu pour la première fois la pierre de Rosette à l’aide des dessins des savants français.

Un des plus illustres membres de l’Institut, M. Silvestre de Sacy, entra le premier, dès l’année 1802, dans la carrière que l’inscription bilingue ouvrait aux investigations des philologues. Il ne s’occupa toutefois que du texte égyptien en caractères usuels. Il y découvrit les groupes qui représentent différents noms propres et leur nature phonétique. Ainsi, dans l’une des deux écritures, au moins, les Égyptiens avaient des signes de sons, de véritables lettres. Cet important résultat ne trouva plus de contradicteurs, lorsqu’un savant suédois, M. Akerblad, perfectionnant le travail de notre compatriote, eut assigné, avec une probabilité voisine de la certitude, la valeur phonétique individuelle des divers caractères employés dans la transcription des noms propres que faisait connaître le texte grec.

Restait toujours la partie de l’inscription purement hiéroglyphique ou supposée telle. Celle-là était demeurée intacte ; personne n’avait osé entreprendre de la déchiffrer.

C’est ici que nous verrons Thomas Young déclarer d’abord, comme par une sorte d’inspiration, que dans la multitude des signes sculptés sur la pierre et représentant, soit des animaux entiers, soit des êtres fantastiques, soit encore des instruments et des produits des arts ou des formes géométriques, ceux de ces signes qui se trouvent renfermés dans des encadrements elliptiques correspondent aux noms propres de l’inscription grecque : en particulier, au nom de Ptolémée, le seul qui dans la trans-