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ses nombreuses expériences ni dans ses subtiles spéculations théoriques ; Jenner, enfin, dont je puis me dispenser de qualifier la découverte devant des pères de famille. Payer à de si hautes illustrations le légitime tribut de regrets, d’admiration et de reconnaissance de tous les hommes voués à l’étude, est un des principaux devoirs imposés par l’Académie à ceux qu’elle investit du dangereux honneur de parler en son nom dans ces réunions solennelles. Acquitter cette dette sacrée dans le plus court délai possible ne semble pas une obligation moins impérieuse. En effet, Messieurs, l’académicien regnicole laisse toujours après lui, parmi les confrères que l’élection lui avait donnés, plusieurs confidents de ses plus secrètes pensées, de la filiation de ses découvertes, des vicissitudes qu’il a éprouvées. L’associé étranger, au contraire, réside loin de nous ; rarement il s’assied dans cette enceinte ; on ne sait rien de sa vie, de ses habitudes, de son caractère, si ce n’est par les récits de quelques voyageurs. Quand plusieurs années ont passé sur ces documents fugitifs, si vous en retrouvez encore des traces, ne comptez plus sur leur exactitude : les nouvelles littéraires, tant que la presse ne s’en est point saisie, sont une sorte de monnaie dont la circulation altère en même temps l’empreinte, le poids et le titre.

Ces réflexions feront concevoir comment les noms des Herschel, des Davy, des Volta, ont dû être prononcés dans nos séances avant ceux de plusieurs académiciens célèbres que la mort a frappés au milieu de nous. Au surplus, d’ici à peu d’instants, je l’espère, personne ne pourra nier que le savant universel dont je vais raconter