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lunettes, et qu’il ne perdit qu’une seule dent ? D’aussi grands noms justifient et anoblissent les plus petits détails !

Lorsque Volta quitta définitivement, en 1819, la charge dont il était revêtu dans l’université du Tésin il se retira à Come. À partir de cette époque, toutes ses relations avec le monde scientifique cessèrent. À peine recevait-il quelques-uns des nombreux voyageurs qui, attirés par sa grande renommée, allaient lui présenter leurs hommages. En 1823, une légère attaque d’apoplexie amena de graves symptômes. Les prompts secours de la médecine parvinrent à les dissiper. Quatre ans après, en 1827, au commencement de mars, le vénérable vieillard fut atteint d’une fièvre qui, en peu de jours, anéantit le reste de ses forces. Le 5 de ce même mois, il s’éteignit sans douleur. Il était alors âgé de quatre-vingt-deux ans et quinze jours.

Come célébra les obsèques de Volta avec une grande pompe. Les professeurs et les élèves du lycée, les amis des sciences, tous les habitants éclairés de la ville et des environs, s’empressèrent d’accompagner jusqu’à leur dernière demeure les restes mortels du savant illustre, du vertueux père de famille, du citoyen charitable. Le beau monument qu’ils ont élevé à sa mémoire, près du pittoresque village de Camnago, d’où la famille de Volta était originaire, témoigne d’une manière éclatante de la sincérité de leurs regrets. Au reste, l’Italie tout entière s’associa au deuil du Milanez. De ce côté-ci des Alpes, l’impression fut beaucoup moins vive. Ceux qui ont paru s’en étonner, avaient-ils remarqué que le même jour,