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orages et le froid qui les accompagne, n’ont été publiés que six et dix-sept années après !


VIE DE VOLTA. FONCTIONS QU’IL A REMPLIES.
SON CARACTÈRE. – SA MORT.


Messieurs, je viens de dérouler devant vous le tableau de la brillante carrière que Volta a parcourue. J’ai essayé de caractériser les grandes découvertes dont ce puissant génie a doté les sciences physiques. Il ne me reste plus, pour me conformer à l’usage, qu’à raconter brièvement les principales circonstances de sa vie publique et privée.

Les pénibles fonctions dont Volta se trouva chargé presque au sortir de l’enfance, le retinrent dans sa ville natale jusqu’en 1777. Cette année, pour la première fois, il s’éloigna des rives pittoresques du lac de Come, et parcourut la Suisse. Son absence dura peu de semaines ; elle ne fut d’ailleurs marquée par aucune recherche importante. À Berne, Volta visita l’illustre Haller, qu’un usage immodéré de l’opium allait conduire au tombeau. De là il se rendit à Ferney, où tous les genres de mérite étaient assurés d’un bienveillant accueil. Notre immortel compatriote, dans le long entretien qu’il accorda au jeune professeur, parcourut les branches si nombreuses, si riches, si variées de la littérature italienne ; il passa en revue les savants, les poëtes, les sculpteurs, les peintres dont cette littérature s’honore, avec une supériorité de vues, une délicatesse de goût, une sûreté de jugement qui laissèrent dans l’esprit de Volta des traces ineffaçables.