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J’ajouterai encore quelques mots pour indiquer diverses modifications que la pile a subies depuis qu’elle est sortie des mains de son illustre inventeur.

La pile, dans ce qui la caractérise, se compose d’un grand nombre de couples ou combinaisons binaires de métaux dissemblables. Ces métaux sont ordinairement le cuivre et le zinc. Les éléments, cuivre et zinc, de chaque couple, peuvent être soudés entre eux.

Les couples se suivent dans le même ordre. Ainsi, quand le zinc est en dessous dans le premier, il faut, indispensablement qu’il soit aussi en dessous dans tous les autres. Les couples, enfin, doivent être séparés par un liquide conducteur de l’électricité. Or, qui ne voit combien il est facile de satisfaire à ces conditions, sans superposer les éléments, sans les mettre en pile ? Cette première disposition, qui, par parenthèse, est l’origine du nom que porte l’instrument, a été changée. Les couples, aujourd’hui, sont verticaux et se succèdent de manière à former, par leur ensemble, un parallélipipède horizontal. Chacun d’eux plonge dans une case renfermant un liquide qui remplace lui-même avec avantage les rondelles de carton ou de drap, seulement mouillées, qui étaient employées à l’origine.

Quelques physiciens ont exécuté, sous la dénomination de piles sèches, des appareils qui, comparativement, peuvent être appelés de ce nom, sans toutefois le mériter d’une manière absolue. Les plus connues, celles du professeur Zamboni, se composent de plusieurs milliers de disques d’un papier, dont une surface est étamée, tandis que l’autre se trouve recouverte d’une couche mince