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celles que la loi avait infligées au criminel qu’elle venait de frapper.

Les insectes, eux mêmes, soumis à ces épreuves, donnent d’intéressants résultats. Les fils de la pile, par exemple, accroissent beaucoup la lumière des vers luisants ; ils restituent le mouvement à une cigale morte ils la font chanter[1]. Si laissant de côté les propriétés physiologiques de la pile, nous l’envisageons comme machine électrique, nous nous trouverons transportés dans cette région de la science que Nicholson et Carlisle, Hisinger et Berzelius, Davy, Œrsted et Ampère, ont cultivée d’une manière si brillante.

D’abord, chacun des fils, considéré isolément, se montrera à la température ordinaire, à celle de l’air qui l’entoure. Au moment où ces fils se toucheront, ils acquerront une forte chaleur ; suffisamment fins, ils deviendront incandescents ; plus fins encore, ils se fondront tout à

  1. En imprimant un extrait de l’éloge de Volta dans l’Annuaire du Bureau des longitudes de 1834, sous le titre : Notice historique sur la pile voltaïque, M. Arago a ajouté : « Les effets merveilleux de la pile acquièrent chaque jour plus d’extension. Quant à ses propriétés médicales, quant à la faculté qu’elle possède, dit-on, de guérir, par ses décharges, certaines maladies d’estomac et les paralysies, j’ai dû, faute de renseignements suffisamment précis, ne pas céder à l’invitation qu’on m’a faite de m’en occuper. Je dirai, toutefois, que M. Marianini, de Venise, l’un des physiciens les plus distingués de notre époque, a obtenu récemment, dans huit cas de paralysie intense, des résultats si complétement favorables, à l’aide de l’action habilement dirigée des électro-moteurs, qu’il y aurait, de la part des médecins, la négligence la plus coupable à ne pas porter leur attention sur ce moyen de soulager l’humanité souffrante. »