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merveilleux instrument que les hommes aient jamais inventé, sans en excepter le télescope et la machine à vapeur.

J’échapperai ici, j’en ai la certitude, à tout reproche d’exagération, si, dans l’énumération que je vais faire des propriétés de l’appareil de Volta, on me permet de citer à la fois et les propriétés que ce savant avait reconnues, et celles dont la découverte est due à ses successeurs.

À la suite du peu de mots que j’ai dits sur la composition de la pile, tout le monde aura remarqué que ses deux extrémités sont nécessairement dissemblables ; que s’il y a du zinc à la base, il se trouvera du cuivre au sommet, et réciproquement. Ces deux extrémités ont pris le nom de pôles.

Supposons maintenant que deux fils métalliques soient attachés aux pôles opposés, cuivre et zinc, d’une pile voltaïque. L’appareil, dans cette forme, se prêtera aux diverses expériences que je désire signaler.

Celui qui tient l’un des fils seulement n’éprouve rien, tandis qu’au moment même où il les touche tous deux, il ressent une violente commotion. C’est, comme on voit, le phénomène de la fameuse bouteille de Leyde, qui en 1740, excita à un si haut degré l’admiration de l’Europe. Mais la bouteille servait seulement une fois. Après chaque commotion, il fallait la recharger pour répéter l’expérience. La pile, au contraire, fournit à mille commotions successives. On peut donc, quant à ce genre d’effets, la comparer à la bouteille de Leyde, sous la condition d’ajouter qu’après chaque décharge elle reprend subitement d’elle-même son premier état.