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passer de l’état liquide à l’état aériforme, cette eau emprunte aux corps qu’elle touche, non-seulement de la chaleur, mais aussi de l’électricité. Le fluide électrique est donc une partie intégrante des grandes masses de vapeurs qui se forment journellement aux dépens des eaux de la mer, des lacs et des rivières. Ces vapeurs, en s’élevant, trouvent dans les hautes régions de l’atmosphère un froid qui les condense. Leur fluide électrique constituant s’y dégage, il s’y accumule, et la faible conductibilité de l’air empêche qu’il ne soit rendu à la terre, d’où il tire son origine, si ce n’est par la pluie, la neige, la grêle ou de violentes décharges.

Ainsi, d’après cette théorie, le fluide électrique qui, dans un jour d’orage, promène instantanément ses éblouissantes clartés de l’orient au couchant, et du nord au midi ; qui donne lieu à des explosions si retentissantes ; qui, en se précipitant sur la terre, porte toujours avec lui la destruction, l’incendie et la mort, serait le produit de l’évaporation journalière de l’eau, la suite inévitable d’un phénomène qui se développe par des nuances tellement insensibles, que nos sens ne sauraient en saisir les progrès ! Quand on compare les effets aux causes, la nature, il faut l’avouer, présente de singuliers contrastes !

    curieuse quant à la théorie de l’évaporation, n’atténue en rien l’importance météorologique du travail de Lavoisier, de Volta et de Laplace, puisque l’eau des mers, des lacs et des rivières, n’est jamais parfaitement pure.