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mie, semblait pouvoir se concilier avec les éminents services que, à d’autres titres, ces illustres géomètres rendaient à l’École polytechnique. Dans les cours publics, les élèves demandaient à leurs professeurs d’être zélés, lucides, méthodiques ; mais on ne leur conseillait pas encore de s’enquérir si d’autres auditeurs, dans un établissement différent, avaient déjà reçu des leçons de la même bouche. Les sciences, enfin, ne paraissaient pas un vain luxe, et l’on pensait que Papin inventant la machine à vapeur ; que Pascal signalant la presse hydraulique ; que Lebon imaginant l’éclairage au gaz ; que Berthollet créant le blanchiment au chlore ; que Leblanc enseignant à tirer du sel marin, la soude qu’anciennement il fallait aller demander à l’étranger au prix de tant de trésors, avaient noblement payé à la société la dette de la science.

Si l’on devait en croire quelques personnes dont il me semblerait plus aisé de louer les intentions que les lumières, je viendrais d’énumérer une longue série de préjugés et j’aurais ici à excuser l’auteur de tant de belles découvertes, le créateur d’un nouveau système de phares, le savant dont les navigateurs béniront éternellement le nom, d’avoir désiré (je ne reculerai pas devant l’expression usitée) d’avoir désiré, par le cumul de deux places, se procurer un revenu annuel et viager de douze mille francs, dont la plus grande partie eut été certainement consacrée à de nouvelles recherches. L’apologie de notre confrère, je ne crois pas me faire illusion, serait une tâche facile ; mais je puis l’omettre : Fresnel n’obtint point l’emploi qu’il sollicitait, et cela par des motifs que je laisserais volontiers dans l’oubli, s’ils ne me donnaient l’occasion de montrer