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où tous les points du contour semblent pareils, les appeler des rayons polarisés.

Pour qu’on n’étende pas au delà des bornes légitimes l’analogie d’un rayon polarisé et d’un aimant, il importe, toutefois, de bien remarquer que sur le rayon les pôles diamétralement opposés paraissent avoir exactement les mêmes propriétés ; quant aux pôles dissemblables, ils se trouvent constamment sur des points du rayon situés dans deux directions rectangulaires.

Les lignes des espèces de diamètres qui sur chaque rayon joignent les pôles analogues méritent une attention toute particulière. Lorsque, sur deux rayons séparés, ces lignes sont parallèles, on dit les rayons polarisés dans le même plan. Je n’ai donc pas besoin d’ajouter que deux rayons polarisés à angle droit doivent avoir les pôles identiques dans deux directions perpendiculaires l’une à l’autre.

Les deux rayons ordinaire et extraordinaire, par exemple, donnés par quelque cristal que ce soit, sont toujours polarisés à angle droit.

Tout ce que je viens de rapporter sur la polarisation de la lumière, Huygens et Newton le connaissaient déjà avant la fin du XVIIe siècle ; jamais, certainement, un plus curieux sujet de recherches ne s’était offert aux méditations des physiciens ; et néanmoins il faut franchir un intervalle de plus de cent années pour trouver, je ne dirai pas des découvertes, mais même de simples travaux destinés à perfectionner cette branche de l’optique.

L’histoire de toutes les sciences présente une multitude de bizarreries pareilles ; c’est que pour chacune d’elles il arrive périodiquement des époques où, après de grands