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vie à l’air libre, bienfaisante sous tant de rapports, ont dû agrandir la pensée, émouvoir l’imagination, exciter la curiosité de M. Arago au milieu des continuelles perturbations qui se produisent dans la succession pourtant régulière des phénomènes ! Un voyageur dont la vie est consacrée aux sciences, s’il est né sensible aux grandes scènes de la nature, rapporte d’une course lointaine et aventureuse non-seulement un trésor de souvenirs, mais un bien plus précieux encore, une disposition de l’âme à élargir l’horizon, à contempler dans leurs liaisons mutuelles un grand nombre d’objets à la fois. M. Arago avait une préférence marquée pour les phénomènes d’optique météorologique ; il aimait surtout à rechercher les lois qui règlent les variations perpétuelles de la couleur de la mer, l’intensité de la lumière réfléchie sur la surface des nuages, et le jeu des réfractions aériennes.

S’il m’était permis ici d’entrer dans quelques détails, je rappellerais combien le jeune astronome avait été frappé de la facilité avec laquelle sa vue, lorsqu’il se trouvait assis sur une montagne taillée à pic du côté du rivage, pénétrait jusqu’au fond de la mer hérissé d’écueils. Cette