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newtonienne, il aurait fallu admettre que les corps lumineux émettent des rayons de toutes les vitesses, et que les seuls rayons d’une vitesse déterminée sont visibles, qu’eux seuls produisent dans l’œil la sensation de la lumière.

En considérant le genre de recherches auxquelles M. Arago s’était livré avant d’entrer à l’Institut et même avant de quitter la France, on remarque d’abord une extrême prédilection pour tout ce qui a rapport à la réfraction, c’est-à-dire à la route des rayons lumineux et aux causes qui altèrent leur vitesse. Cette prédilection eut pour origine, comme M. Arago me l’a souvent affirmé, la lecture assidue des ouvrages d’optique de Bouguer, de Lambert et de Thomas Smith, qui de très-bonne heure étaient tombés entre ses mains. Pourrais-je ne pas faire remarquer combien, pendant trois années employées à des opérations géodésiques, l’aspect de la nature féconde dans les plaines, sauvage et souvent grandiose sur le sommet des montagnes ; combien la couleur des eaux agitées de l’Océan, la hauteur variable des nuages, le mirage sur les plages arides et dans les couches atmosphériques où les signaux de nuit se multipliaient et se balançaient verticalement ; combien enfin la