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LIV.


Après avoir rempli les fonctions de secrétaire avec beaucoup de distinction, mais non sans quelque mollesse, sans quelque négligence, à cause de sa mauvaise santé, Fourier mourut le 16 mai 1830. Je déclinai plusieurs fois l’honneur que l’Académie paraissait vouloir me faire de me nommer pour lui succéder ; je croyais, sans fausse modestie, ne pas avoir les qualités nécessaires pour remplir convenablement cette place importante. Lorsque 39 voix sur 44 votants m’eurent désigné, il fallut bien que je cédasse à une opinion si flatteuse et si nettement formulée ; le 7 juin 1830, je devins donc secrétaire perpétuel de l’Académie pour les sciences mathématiques, mais conformément aux idées sur le cumul dont je m’étais fait un argument pour appuyer, en novembre 1822, la candidature de Fourier, je déclarai que je donnerais ma démission de professeur à l’École polytechnique. Ni les sollicitations du maréchal Soult, ministre de la guerre, ni celles des membres les plus éminents de l’Académie, ne parvinrent à me faire renoncer à cette résolution.