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rieuses conquêtes, M. Arago s’est placé parmi les grands physiciens de notre époque. À la fois ardent à découvrir et circonspect dans les conclusions qui pouvaient dépasser la portée des résultats partiels, il aimait surtout à indiquer les voies nouvelles par lesquelles on pouvait de plus en plus approcher du but, et reconnaître l’identité des causes dans des phénomènes en apparence si divers. Si de la méthode suivie par M. Arago on s’élève aux facultés puissantes qu’il mettait en jeu, on ne peut mesurer sans étonnement l’étendue qu’elles embrassaient. En même temps qu’il reculait pour les savants les bornes de la science, il avait un art merveilleux de répandre les connaissances acquises. Ainsi aucun genre d’influence ne lui échappait, et l’autorité de son nom égalait sa popularité.

Il y avait cinq ans que j’étais revenu du Mexique, et que j’avais l’inappréciable avantage d’être le collaborateur de M. Gay-Lussac, avec lequel j’avais voyagé en Italie, en Suisse et en Allemagne, lorsque j’appris à connaître M. Arago, au moment où il arrivait d’Alger, en juillet 1809. Il avait déjà parcouru les côtes d’Afrique au mois d’août 1808, après être resté longtemps prisonnier dans une citadelle d’Es-