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ET SUR DIVERS CONTEURS ITALIENS.

Hecatommiti sont une lecture prodigieusement ennuyeuse. Giraldi a d’ailleurs été fort souvent mis à contribution par les anciens dramaturges anglais. Il faut le regarder comme l’auteur des atrocités qui abondent dans les pièces de Ford et de Shirley. Shakespeare lui a pris, mais en le perfectionnant beaucoup, le sujet d’Othello, et la cinquième nouvelle de la huitième décade a suggéré la comédie de Mesure pour mesure.

Grazzini peut être regardé comme le meilleur des Novellieri, après Boccace. Son genre d’esprit était tourné vers le comique ; son style a une légèreté gracieuse, rare à cette époque. Il n’y a cependant pas un intérêt bien vif dans la plupart de ses récits. Ils se rapportent habituellement à des tours joués à de pauvres diables, tours presque constamment cruels et dépourvus de vraisemblance.

Straparole n’offre pas comme conteur un grand mérite, mais ses récits jouent un rôle important dans l’histoire de la fiction ; il a fait usage des traditions qui circulaient de son temps, et il a fourni à ses successeurs une mine qui a été vigoureusement exploitée. Ses contes de fées, les premiers qui aient paru dans la prose italienne, ont servi de type aux nombreux récits de ce genre qui se sont multipliés sous la plume de Perrault, de madame d’Aulnoy et de tant d’autres.

Bandello est, après Boccace, le conteur italien le plus connu des étrangers, et cependant il est un des moins amusants. Ses récits sont en gé-