Page:Arétin - Sept Petites Nouvelles, 1861, trad. Philomneste.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
71
ET SUR DIVERS CONTEURS ITALIENS.

choisissant celle qui ménage le plus les convenances, nous donnons ici une traduction de la quatrième.

Comment-un prêtre s’assura finement de la virginité d’une fiancée.

Une jeune fille, qui était belle et qui feignait la vertu, demanda un jour au prêtre de sa paroisse de lui donner, à un jour qui serait convenu, la bénédiction nuptiale, car elle désirait ardemment épouser un jeune homme qu’elle aimait. Le prêtre, qui était habile et qui savait bien de quelles ruses les femmes sont capables, avait des doutes sur la virginité de sa paroissienne ; il voulut user de ruse pour lui arracher quelque aveu, et il lui dit : « Je dois te prévenir d’une chose que tu ignores peut-être, car nous ne révélons pas ces mystères au catéchisme ; nous les gardons pour attendre le moment où les jeunes filles s’apprêtent à se marier et réclament la bénédiction nuptiale. Apprends donc que cette bénédiction se donne de deux manières différentes, selon que l’on fait usage de l’oraison, à sainte Marthe ou de celle à sainte Marie-Madeleine. La première suffit lorsque l’épouse est parfaitement pure et lorsqu’elle apporte à son mari la fleur de sa virginité ; mais si, par un de ces malheurs qui sont trop souvent la suite de la fragilité humaine, l’épouse a déjà eu un commerce coupable avec quelque homme, si elle à de trop bonne heure appris la différence des sexes, il est nécessaire