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ÉTUDE SUR P. ARÉTIN.

déjà vu le même sujet dans les proverbes latins de Cornazano.


13. L’è fatto il becco all’oca.

Ceci est une histoire populaire en Italie. Un roi, voulant mettre sa fille à l’abri des séductions, la fait enfermer dans une tour ; mais il lui procure, pour la distraire, des jouets divers. Un artiste étranger se présente au monarque et lui propose l’achat d’une oie se mouvant par des ressorts ; le roi fait emplette de l’oiseau, afin d’amuser sa fille. Dans le corps de l’oie est caché un jeune homme qui s’introduit ainsi auprès de la princesse, et qui se fait promptement aimer d’elle. Au bout de trois mois, on prétexte la nécessité d’emporter l’oie afin de réparer le bec qui est cassé, et l’amant sort ainsi de la tour sans être aperçu. Sur ces entrefaites, le roi meurt très à propos, et la princesse, rendue à la liberté, épouse celui qu’elle aime. Il existe des éditions nombreuses de la ''Historia perche si dice : È fatto il becco a l’oca. Nous en avons vu de Florence, 1583 ; Pistoie, sans date, etc. L’Arétin avait également traité ce sujet, à ce que dit la Vita, dont nous avons parlé avec détail. On peut consulter d’ailleurs le Pecorone de ser Giovanni ; mais, au lieu d’une oie, il s’agit d’un aigle[1].

  1. La Flora, comédie de Franc. Angeloni, academico insensato, a pour dénouement plusieurs mariages ; mais, des rendez-vous nocturnes les ayant précédés, un valet assure que gia è fatto il becco all’oca.