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ET SUR DIVERS CONTEURS ITALIENS.

On sait avec quel cynisme et quelle acrimonie s’exprime cet écrivain, ennemi juré des moines et des femmes[1] ; mais on manque de détails sur sa vie et sur sa fin, qui paraît avoir été tragique. Renouard dit qu’il fut brûlé[2], et Ébert, dans son Bibliographisches Lexikon, a reproduit cette assertion qui ne paraît pas fondée. Robert (Fables inédites, 1825, t. I, p. ccvi) suppose que Fabrizio fut assassiné, ce qui parait plus vraisemblable. Tout ce qu’on sait se réduit d’ailleurs à ces expressions énigmatiques qui se trouvent inscrites d’une écriture du temps sur un exemplaire signalé dans la Lettre[3] que Magné de Marolles a publiée sur le livre en question : « Nota questa satyra essere di propria mano del autore, et pochi giorni drieto morse, in qual modo non lo dico. »

  1. Parmi les épithètes que Cynthi prodigue aux moines, nous relevons au hasard et sans choix celles de : ribaldi, colli torti, gabbadei, aggabagenti, di Paphia indefessi stalloni, marassi, mastinacci.
  2. « On sait que l’auteur fut brûlé pour avoir immolé les mœurs et la religion a ses plaisanteries indécentes et du plus mauvais goût. » (Catalogue de la bibliothèque d’un amateur, t. III, p. 85.)
  3. Cette lettre, insérée en 1780 dans l’Esprit des journaux, a été réimprimée à part en 1856. Elle est curieuse, mais elle est loin d’épuiser le sujet sur lequel elle roule. Le Manuel du libraire indique (5e édition, t. II, 1156) douze adjudications de ce livre, mais elles ne se rapportent qu’à 5 ou 6 exemplaires. Nous ajouterons une treizième adjudication : 470 fr., vente Torrelli, en 1849, belle reliure anglaise. Nous dirons aussi que l’exemplaire de Borromeo, contenant des pièces de vers qui manquent presque toujours, a passé dans la Bibliotheca Grenvilliana, léguée au Musée britannique.